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vendredi 12 octobre 2007

Dites 33...

A l'heure actuelle, certaines régions sont "sur-médicalisées" tandis que d'autres sont déficitaires. Entendons par là que dans nos campagnes, la pénurie de médecins va croissante. Souvent, on nous dit que les jeunes médecins préfèrent ouvrir un cabinet en ville parce que c'est plus "rentable" (peu de déplacement, une clientèle importante, etc...)...
Cela était sans doute vrai il y a quelques années. Aujourd'hui, il faut nuancer le propos. Le manque de médecins à la campagne fait qu'un nouveau venu peut établir une clientèle importante rapidement. Les frais de déplacements sont compensés en partie par la surtaxe de la visite à domicile. Et des économies sont possibles en choisissant bien son véhicule.
De même, des incitations financières sont proposées aux jeunes médecins pour motiver leur installation dans des zones "sensibles"... Il semblerait donc que le problème est ailleurs.
Dans "Le Monde" d'aujourd'hui, un extrait d'interwiew m'a interpelé. Je vous le livre tel quel :

"Jamais un médecin de campagne n'est venu nous expliquer la façon dont il exerce son métier, déplore Cécile, interne en endocrinologie à Marseille. Je n'ai aucune idée de ce qu'il faut faire quand on n'a pas immédiatement la radio ou les résultats d'une prise de sang. Nous avons été formés à une médecine hyperspécialisée. Jamais pendant nos études nous n'avons fait de stage dans un cabinet éloigné de tout. Je n'ai pas été formée à ça, et je ne le serai toujours pas à la fin de ma formation."

Dans le processus global de la mondialisation, il y a eu une forte tendance à la sur-spécialisation des corps de métiers. En poussant le résonnement à l'absurde, on aurait pu parvenir à un ouvrier pour visser et un autre pour clouer, le visseur ne sachant pas ce qu'est un marteau, et le cloueur n'ayant aucune idée de la façon de se servir d'un tournevis...

Heureusement, depuis quelques années, on est revenu doucement à la polyvalence. Mais le vrai problème, c'est que la polyvalence ne s'enseigne pas. Il faut revoir le système de formation dans son ensemble. Un exemple ? Il y a une trentaine d'années, vous alliez chez le garagiste avec votre auto. Que le problème soit "pneumatique", "électrique", qu'il concerne le moteur ou la carosserie, un seul endroit, un seul interlocuteur... Essayez donc d'aller voir un carossier pour qu'il règle votre carburateur...

On oublie aussi souvent la transmission du savoir. L'éducation, c'est bien, mais rien ne vaut l'expérience. Au lieu de stigmatiser nos ainés, ne ferions nous pas mieux de les inviter en milieu scolaire ou dans les centres de formations, pour bénéficier de leur expérience ?

C'est un vaste débat. Ceci étant, ramené au niveau de la médecine, c'est un réel problème. Et ce n'est pas en limitant le nombre de médecins conventionnés en ville qu'on facilitera l'installation des médecins de campagne...

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