Le verdict est tombé : perpétuité...
Je ne suis pas corse et je condamne l'assassinat politique. La violence n'est jamais acceptable dans une démocratie..
Cependant, ce procès me laisse un goût amer. A aucun moment, Yvon Colonna n'a pu bénéficier de la présomption d'innocence.
S'il est véritablement innocent, comme il le clâme, sans doute aurait-il du se rendre dès le départ, plutôt que de prendre le maquis pendant 4 ans. Sans doute a-t-il pu penser qu'on trouverait le vrai coupable et que disparaitre pour un temps lui serait plus bénéfique, que de compter sur la justice... Mais voilà, tout le monde semblait persuadé de sa culpabilité, et l'on n'a jamais cherché un autre coupable, puisqu'on en avait un tout désigné !
Et puis, ce qui me gène aussi, c'est son arrestation, avec le petit Nicolas qui clamait à l'époque bien fort "on a arrêté l'assassin du préfet Erignac"... L'assassin ! Tout était dit... Pas de présomption d'innocence, pas de recherches parallèles pour trouver d'autres participants éventuels.
Certes, il a été dénoncé par des hommes qui ont été condamnés depuis, mais qui se sont rétractés. Peut-être aurait-il dû faire partie du commando, mais qu'il a refusé et que ces dénonciations, sur le vif, pouvaient être une sorte de vengeance devant son recul ? On ne le saura sans doute jamais.
Et puis, peut-être est-il réellement coupable ? Mais alors, où sont les preuves, les témoignages, les pièces à convictions ?
Tout cela me laisse perplexe. La justice est-elle vraiment indépendante ? Peut-on vraiment condamner quelqu'un sans véritables preuves ? La dénonciation suffit-elle à justifier une condamnation ? Si c'est le cas, on est revenu 65 ans en arrière, comme sous le gouvernement de Vichy...
Innocent ou coupable, l'important n'est-il pas de s'assurer de l'équité de notre justice ? Nous sommes tous des justifiables en puissance. Et si c'était vous ? Si c'était moi sur le banc des accusés ? Je n'ai jamais mis les pieds en Corse, mais on trouvera bien une âme charitable qui assurera m'y avoir vu, un jour...
1 commentaire:
Très juste remarque : Colonna ne pouvait pas être acquitté sans déjuger Sarkozy. Colonna innocent, c'était une phrase scandaleuse de Sarkozy "on a arrêté l'assassin" ; Colonna coupable, le ministre clairvoyant avait bien raison. Déni de justice, jugement entaché forcément.
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